Que la mort d’Hugo Chávez bouleverse le Venezuela, voire toute
l’Amérique latine, il n’y a là rien d’étonnant. Mais que la
disparition du leader bolivarien soit à ce point considéré comme un
événement majeur, chez nous, en France, voilà qui est sans doute plus
surprenant.
Certes, Chávez n’était pas n’importe qui sur la
scène politique internationale. Impressionnant de par sa capacité à
conserver le pouvoir (14 ans, en remportant la quasi-totalité des
scrutins), à fabriquer son propre mythe, il avait su s’imposer, malgré
ses nombreux détracteurs, comme un des porte-voix de la contestation
des sans-grades à l’égard des puissants.
Et c’est surement cette dernière dimension qui permet d’expliquer
son succès médiatique bien au-delà des frontières de son pays. Chavez,
populiste revendiqué, sorte de leader de substitution pour des
Européens notamment, en pleine crise de confiance vis-à-vis de leurs
dirigeants.
Cette crise dont nous avions initialement prévu de
parler aujourd’hui, en examinant les ressorts, populistes ou pas,
nuisibles à la démocratie ou au contraire régénérateurs, du vote
italien en faveur des Grillini de Beppe Grillo. Ce soir, nous allons
tenter une forme de gymnastique en faisant le lien entre ces deux
événements, à travers la question suivante :
« Le chavisme et le grillisme sont-ils des populismes « au bon sens du terme » ? »C’est donc notre sujet du jour.